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  • Rédaction

Matières biosourcées, la performance au naturel

Huile de ricin, déchets de canne à sucre, maïs et autres féculents... De nombreuses marques qui cherchent à s'affranchir progressivement du pétrole font le choix de matières techniques issues de ressources renouvelables, et donc de plantes. Pour répondre à cette demande croissante, les fournisseurs commencent à réduire la part des synthétiques traditionnels dans leurs matières pour intégrer une part de biosynthétiques, c'est à dire d’origine végétale.


©Picture Organic Clothing


Pour simplifier, un biosynthétique est fabriqué non pas à partir des hydrocarbures du pétrole, mais de molécules similaires, les hydrates de carbone, tirés de féculents et de la biomasse. Pour la fabrication de fibres et produits chimiques, cette opération de substitution n’est en réalité pas si simple. Avant de pouvoir extraire ces molécules de la biomasse, celle-ci doit être filtrée, purifiée, affinée, etc. autant d’opérations qui pèseront sur son coût final.


Ces opérations sont compliquées, mais pas impossibles. Ainsi, DuPont développe depuis le début des années 2000 un polyester (PTT) partiellement biosourcé, le Sorona. Des deux composants de ce biopolyester, l’un est tiré du maïs et compte pour 37% du produit fini, l’autre étant classiquement dérivé du pétrole.

Plus récemment, Sympatex, fabricant de membranes en polyester, a pris un virage similaire en intégrant une part de contenu biosourcé dans son polymère. La première génération de membranes comportera ainsi une proportion de biosynthétique qui pourra aller jusqu’à 25% grâce à un partenariat avec le groupe chimique néerlandais DSM. Celui-ci s’est engagé à intégrer des déchets agricoles dans son processus de fabrication, avec l’ambition d’en augmenter progressivement la proportion. Sympatex compte pouvoir proposer des membranes partiellement renouvelables dans tous ses produits d’ici la fin de 2021. La marque suisse Mammut est la première à adopter cette nouvelle membrane biosourcée dans ses collections de l’hiver prochain.



Dans la famille des biosynthétiques, le polyamide peut se targuer d’exister sous forme « végétale » depuis de longues années grâce au Rilsan, un polymère développé par Arkema depuis les années 50 (quand le groupe s’appelait Pechiney). Dérivé de l’huile de ricin, ce polyamide connaît un renouveau sous forme de fibre et d’un thermoplastique élastomère, le Pebax, qui fête cette année ses 40 ans. Le groupe français a récemment investi 300 M€ pour augmenter la capacité de production de ce polymère. L’avantage de ce biosynthétique tiré du ricin est que la plante n’a pas d’utilité sur le plan alimentaire et sa culture se fait sur des terres arides peu propices à une culture vivrière.


Picture Organic a choisi d’utiliser une membrane en Pebax Rnew pour sa veste Harvest Green en 2018, suivie en 2020, par la Welcome, première veste de ski entièrement biosourcée. Le tissu est réalisé dans un biopolymère issu de déchets de canne à sucre, impropres à la consommation, précise la marque, mélangé avec du polyester recyclé de bouteilles de boisson.



Pour son modèle On Cyclon, une chaussure « circulaire » qui n’est pas à vendre mais disponible par abonnement, la marque suisse On Running a également opté pour les polyamides biosourcés d’Arkema. Le tissu de la tige est réalisé en 100% Rilsan et la semelle est partiellement composée de Pebax. « La paire est composée de deux polyamides qui peuvent être recyclés ensemble, car de la même famille. Cela nous permet de pouvoir recycler la chaussure en une fois, sans avoir à séparer les deux parties », précise Romain Gisselbrecht porte-parole de la marque. Après une période de pré-inscription sur le site de la marque, On Running prévoit de lancer la production industrielle et livrer les modèles à l’automne.


La bonne nouvelle concernant les biosynthétiques est qu’ils sont à la fois recyclables et n’entraînent pas de compromis en matière de performance. Ils se présentent ainsi non seulement comme une réponse à la demande des consommateurs pour des produits moins nocifs mais aussi à une tendance de fond pour des produits d’origine naturelle, en l'occurrence végétale.


// Sophie Bramel

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