Le fabricant annécien de vêtements et équipements de montagne a inauguré sa nouvelle usine à Monastir (Tunisie). Un investissement stratégique, porté par ses nouveaux actionnaires Jean-Pierre Millet et Inspiring Sport Capital, qui vise à augmenter la production en circuit court.
Situé à Monastir, à deux heures au sud de Tunis, ce nouveau site de production s’étend sur 3 500 m2. Entièrement dédié au textile, il intègre toutes les étapes de fabrication, depuis le bureau d’étude intégré (patronages, prototypages…) jusqu’à l’expédition des colis, en passant par la coupe, la broderie, la couture, le montage, le contrôle qualité et l’emballage. À la pointe, le site est équipé d’une salle de coupe automatisée centralisant les dernières technologies de matelassage, de coupes mécaniques et laser mais aussi de deux machines à broder et différents équipements pour concevoir des vêtements collés sans couture.
L'usine a été pensée pour optimiser les conditions de travail des 160 salariés : réfectoire équipé, air conditionné et chauffage dans les espaces de vie, vaste jardin arboré… et des navettes gratuites pour transporter les employés. Les zones de travail, aussi, ont été aménagées de sorte à améliorer l’efficience des flux. « Nous voulons valoriser une chaîne de production responsable et vertueuse en maximisant notre impact positif », entérine Romain Millet, directeur général du groupe Millet Lafuma. Rappelons que le groupe disposait d'une première usine en Tunisie qui est restée dans le giron de son ancien propriétaire Calida.
Produire au plus près des consommateurs
Dans cette logique, le groupe français prévoit de fabriquer la majorité de ses pièces textiles dans ses usines de proximité, en Tunisie et en Hongrie, qui concentrent actuellement 50 % de la production des vêtements Millet et Lafuma. « Il redevient possible de produire à côté de chez nous. Les bénéfices sont nombreux pour la marque, comme fabriquer davantage en flux tendus (pour éviter les surstocks), dans des zones plus compétitives », explique le dirigeant. Il envisage aussi d’y produire des sacs à dos, « un savoir-faire qui a fui en Asie », et de moderniser l’usine hongroise, plus spécialisée dans le Gore-Tex.
Après sa cession par le groupe suisse Calida en avril, le groupe Millet mise sur un chiffre d’affaires 2022 supérieur à 100 M€, soit une croissance à deux chiffres par rapport à un an plus tôt (et aussi à 2019, année de référence avant Covid), avec 700 salariés. Et 2023 s’inscrit à la hausse, compte-tenu des commandes dynamiques. « Nous avons pris des parts de marché avec l’élargissement de la gamme trail, qui connaît un vrai succès (cf. la nouvelle chaussure Intense, la première fabriquée en France dans l’usine ASF 4.0 de Chamatex en Ardèche), et de la gamme sacs à dos », pointe Romain Millet. Le groupe annonce également l’ouverture de trois nouveaux magasins en propre : sur ses terres, à Annecy (aux Galeries Lafayette) en septembre, et en Italie, à Turin et Bolzano, à l’automne.
//Patricia Rey
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