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Rédaction

ICE Ecrins : le festival de l’alpinisme

L’Ice Climbing Ecrins (I.C.E.) a fêté ses 30 ans du 9 au 12 janvier à l’Argentière-la-Bessée. Créé en 1990 le rassemblement des pionniers de la cascade de glace s’affiche plus largement aujourd’hui comme le rendez-vous de l’alpinisme.


La cascade de glace, c’est l’or bleu de l’Argentière. Torrents de cristal et de lumière figés par le froid, ces éphémères structures gelées se dressent par centaines à travers le territoire des Hautes-Alpes. Les topos en recensent plus de cinq cents qui se forment chaque hiver dans le département. Des cascades qui se situent pour près de la moitié dans les vallons voisins du Fournel et de Freissinières, faisant ainsi de l’ancienne vallée minière la capitale européenne de l’escalade glaciaire. Un joyau que la communauté du Pays des Ecrins a su faire briller en soutenant l’événement avec constance durant toutes ces années. A la suite de la disparition de son fondateur, Gérard Pailheiret, le rassemblement a connu une érosion du nombre de participants, avant de retrouver tout son lustre ces dernières années. Depuis six éditions, l’ICE est piloté par Catherine Jolibert et porté par la Fédération des clubs alpins (FFCAM). « Il y a trente ans c’était un rassemblement d’afficionados. Nous avons changé d’approche en orientant l’événement vers des grimpeurs de niveau débutant ou perfectionnement et en diversifiant les activités », explique l’organisatrice. S’il y a toujours quelques cordées libres qui viennent au rassemblement, la très grande majorité des participants s’inscrit aux ateliers afin de bénéficier d’un encadrement. « Les ateliers ont été pleins en trois jours », ajoute-t-elle. « Nous avons bloqué les inscriptions à 300 personnes par jour, pour des raisons de sécurité. De toutes les façons, il ne serait pas souhaitable d’augmenter le nombre de grimpeurs. L’idée n’est pas de faire du quantitatif mais du qualitatif », indique Catherine Jolibert. L’édition 2020 a accueilli 500 participants de 17 nationalités différentes. « Cela conforte la place de premier événement européen de la discipline », souligne la responsable. L’encadrement était assuré par plus de 60 guides, contre une quarantaine l’année dernière. « Nous avons ouvert cette année des ateliers perfectionnement de 4 personnes au lieu de 8 par guide, ce qui nous a amené à doubler le tarif. Nous étions un peu inquiets mais finalement ça a très bien marché. Le public est essentiellement un public de grimpeurs sur rocher qui sont demandeurs d’une relation plus proche avec le guide pour se former à l’alpinisme ».

Autre sujet de satisfaction pour l’organisatrice, la participation féminine. « Cela fait sept ans que je fais campagne pour ouvrir la discipline aux femmes, avec notamment des ateliers dédiés encadrés par des femmes guides. Cette année on était quasiment à parité ! »

Une dynamique hivernale

De nombreux équipementiers sont présents sur l’Icexpo, dont Petzl, Salomon, La Sportiva, Scarpa, Climbing Technology, Camp, Millet, Béal, Ortovox, ou encore les magasins Approach, Skiset et Espace Montagne. Au-delà du simple fait d’exposer et de faire essayer le matériel, de nombreuses marques font venir leurs teams d’athlètes. « C’est un véritable rassemblement où tout le monde se rencontre, quel que soit son niveau », observe Luc Thibal, le directeur technique de la FFCAM. « En 30 ans les participants de l’ICE ont changé. Le public d’aujourd’hui est un public de découverte de la glace et de perfectionnement plutôt que de pratiquants de haut niveau comme cela l’était avant. Il y a sept ou huit ans l’ICE s’essoufflait. Il était nécessaire de l’élargir, tant en termes de public que d’activités ».

Si l’escalade sur glace reste le cœur de l’événement, l’ICE propose aussi désormais des ateliers de ski de randonnée, de raquettes, ou encore de secours et de sécurité. « La diversification était une demande forte des partenaires. On peut dire que l’ICE est devenu aujourd’hui un festival d’alpinisme », estime Catherine Jolibert. « Le ski de randonnée reste encore minoritaire sur l’événement mais c’est une activité qui est importante pour le territoire », souligne Luc Thibal, selon qui : « le succès de l’ICE est aussi le reflet de la dynamique que connaît actuellement l’alpinisme hivernal ». Car la pratique de la montagne en hiver ne cesse de se développer. « Il va falloir qu’on adapte l’ouverture de nos refuges », ajoute-t-il.

Dans cette dynamique, la FFCAM multiplie les initiatives : Le Grand Parcours d’Arêches-Beaufort, événement dédié au ski de rando et splitboard, a fait le plein avec plus de 450 inscrits (1/2 fév.), tout comme Le Grand Parcours de Bonneval-sur-Arc (14/15 mars) dédié à la cascade de glace et à la goulotte, qui accueillera en plus les 130 participants des Piolets Jeunes. Ou encore le Grand Parcours des Hautes-Vosges, dans les goulottes insoupçonnées du Hohneck (7/8 mars). Et dans les cartons un nouveau Grand Parcours est prévu dans les Aravis pour 2021.

Avec ses concerts, son festival de films, son open d’escalade sur glace (qui en 2021 se déroulera sur la future tour de Freissinières), l’ICE s’affirme comme le point culminant de la saison hivernale.

EG

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