Chamonix est candidate à l’organisation des épreuves d’escalade aux Jeux olympiques de Paris 2024. Une candidature que l’industrie des sports outdoor, OSV en tête, aurait tout intérêt à soutenir.
De la même manière que Marseille accueillera la voile et le Sud-Ouest le surf, il n’est pas incongru que Chamonix se porte candidate pour l’escalade. N’est-t-elle pas déjà une étape reconnue de la coupe du monde ? De plus, cela aurait du sens 100 ans après le tandem Paris-Chamonix qui organisa les JO d'été et les premiers JO d’hiver la même année en 1924.
Bien sûr, Paris aussi peut accueillir l’escalade. La FFME en a fait la brillante démonstration en organisant à deux reprises des championnats du monde dans le palais des sports de Bercy.
On entend aussi l’argument selon lequel ériger une structure d’escalade sous la tour Eiffel – par exemple – serait un formidable coup de projecteur sur la discipline.
En plein « boom », l’escalade indoor tend à devenir une pratique à part entière. Elle est aussi un formidable réservoir de néo-pratiquants pour l’escalade en site naturel et plus largement une passerelle potentielle vers les sports outdoor.
En effet, qu’est-ce qui fait rêver les nouveaux grimpeurs parisiens, lyonnais ou strasbourgeois, ceux-là mêmes qui se bousculent dans les salles de bloc et qui font le succès de festivals comme Montagne en Scène ? Ce sont les exploits d’Alex Honnold ou d’Adam Ondra, c’est l’aventure, c’est l’outdoor. Car l’escalade n’est pas un sport de gym comme le crossfit ou autre ; elle véhicule un imaginaire puissant.
Ainsi, organiser les épreuves olympiques d’escalade avec le Mont-Blanc en arrière plan serait un symbole fort pour illustrer le lien entre indoor et outdoor. Une manière de promouvoir toutes les formes de grimpe, de la résine au granit.
Cela n’irait pas à l’encontre du discours officiel de la FFME. Artisan de l’escalade indoor, la fédération française affirme vouloir créer une continuité entre la salle, la falaise et la montagne. Ce serait l'occasion rêvée de le démontrer et de balayer une bonne fois pour toutes les vieux clivages du siècle dernier.
L’IFSC, la fédération internationale d’escalade, a toujours eu pour objectif la compétition. Toutefois, elle a besoin aujourd'hui de mobiliser les marques outdoor autour de son projet olympique.
Or un projet plus « ouvert » intégrant toutes les facettes de la verticalité, promouvant les passerelles entre sports urbains et sports de nature, aurait certainement plus de chance de trouver un écho auprès des équipementiers, jusqu’ici peu réceptifs à la démarche olympique.
Chamonix serait à même d'incarner tout cela.
EG/DL