On l’oublie parfois, mais avant d’édifier des stations et des téléskis, la montagne hivernale était le domaine exclusif de la peau de phoque. Le plan montagne de Pompidou et les JO de Grenoble 1968, qui en étaient la vitrine, ont sifflé le départ de la ruée vers l’Or blanc.
Dans cette frénésie de modernité, le ski de randonnée s'est effacé, réfugié dans les confins sauvages des massifs, pratiqué par une poignée de montagnards aguerris et quelques runners des cimes.
Cinquante ans plus tard, le ski de randonnée se réinvente et fait un retour en force au cœur des stations. En l’espace d’environ trois saisons, une soixantaine d’entre elles ont ouvert un ou plusieurs itinéraires dédiés à cette activité en plein renouveau.
Il est important de mieux appréhender l’ampleur de la pratique et son potentiel de développement, afin de bien bien calibrer les réponses à apporter en termes d’offre.
Cependant, comme le sage pointant du doigt la Lune, c’est la direction, plus que l’objet, qu’il faut regarder.
En effet, quel signal envoie le phénomène du ski de rando au milieu des sports d'hiver ?
Il ne suffit pas de tracer quelques parcours balisés pour les randonneurs. Il faut regarder plus loin. Car c'est en cherchant à comprendre la source du phénomène, en décryptant les signaux faibles, que le monde de la montagne pourra s'adapter aux évolutions profondes de la société, dont le ski de randonnée est l'une des manifestations.
L'enjeu est de dessiner les sports d’hiver de demain et non de perpétuer le modèle d'hier.
EG/DL