Remettre les Français au ski, c’est notamment le souhait de Xavier Roseren, qui s’exprime dans les colonnes d’Outdoor Experts. Ce ne sont pas les professionnels de la montagne ni les élus qui contrediront le député et commerçant de Haute-Savoie. Les stations alpines ne semblent pourtant pas souffrir d’une baisse de fréquentation sur les vacances de février, qui restent la période préférée des Français pour leurs séjours aux sports d’hiver.
Mais la carte postale peut être trompeuse et les disparités peuvent être grandes selon les massifs. Une récente enquête (cf. OXP 201) auprès d’un échantillon représentatif de nos concitoyens, indique que 57% des personnes interrogées n’aiment pas le ski, tordant le cou à l’idée qui perdure depuis les années soixante-dix que les sports d’hiver font partie des habitudes incontournables des Français. Il est intéressant de noter que 30% des non-partants change- raient d’avis si le ski était moins onéreux.
Le fait est que le ski perd ou a perdu sa base populaire. Même les agglomérations proches des montagnes ne sont pas épargnées par cette sournoise désaffection du public pour les vacances à la neige.
Dans son analyse sur la distribution en montagne, Gérard Pouet lance l’idée que les collectivités soutiennent certaines stations comme elles le font pour les aéroports, ce qui permettrait de baisser significativement le coût des forfaits pour relancer la fréquentation hors vacances. Car le challenge aujourd’hui pour les stations est de conserver les classes moyennes supérieures qui vont encore au ski. Et peut-être en leur proposant une véritable offre multi-activité, pas seulement en après-ski.
Dans leur course à redevenir la première destination des sports d’hiver, les stations françaises – qui ne rêvent aujourd’hui que de touristes chinois – ne doivent pas oublier que si l’on veut être fort à l’extérieur, il faut d’abord être fort chez soi. EG/DL